Armand Robin,3 (jeudi, 12 juillet 2012)
Photographie JN Bart
Le monde d'une voix ( Extraits)
Corps courbé, hâtif,
Son geste
Fut de se rendre à la mort
Doucement, comme une plante qui fléchit.
Dès qu'il fut sur les bords de l'étang,
L'eau qui fut dans ses regards redevint de l'eau;
Il n'a pas gémi de redevenir une plante
Et le temps redevint bras de danseuses
Fuyant souplement dans le ruisseau.
Paysage éternel, sans appui, sans repli.
*
O miens si obscurs, pour me garder près de vous il me faudrait pendant toute ma vie le moins de mots possible et chaque jour, malgré ma nouvelle existence, une retraite près des plantes, une main passée dans la crinière des chevaux. Pour rester près de vous malgré moi, malgré ma vie, j'ai vécu toutes mes nuits dans les songes et, le jour, je me suis à peine réveillé pour subir une vie où je n'étais plus.
Armand Robin, Le monde d'une voix in Ma vie sans moi ( Éditions Gallimard, coll. Poésie, 2004) pp. 199 et 75.
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