lundi, 26 octobre 2015
Octobre,2
La montagne n'est plus ce qu'elle était.
Les feuilles sont en train de "tourner"
Disait ma grand-mère!
On devine déjà dans les taillis,
Ça et là,
Les métastases de l'Automne.
Bernard lacroix, L'herbier du temps
07:30 Publié dans L'œuvre poétique de Bernard Lacroix | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer |
samedi, 24 octobre 2015
Octobre,1
Bernard Lacroix, Automne en Chablais
Huile sur toile (46x54)
Revoilà ces heures indécises
Où il faut lire les choses au travers du temps.
Il faut laisser le jour à d'autres.
Ce n'est pas la nuit qui tombe
C'est la lumière qui s'en va!
Bernard Lacroix, Reflets oubliés
07:30 Publié dans L'œuvre artistique de Bernard Lacroix, L'œuvre poétique de Bernard Lacroix | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer |
samedi, 17 octobre 2015
Automne
Automne, gouache de Bernard Lacroix
L'automne est venu.
Sous un ciel chaotique, le grand bateau blanc assure avec panache une des dernières croisières de la saison.
Le lac, indifférent, distille des reflets incohérents :
ainsi va la vie, les beaux jours ne laissent pas de traces, ou si peu.
Bernard Lacroix, Des paysages, des saisons, des jours, des heures... (2014)
23:07 Publié dans L'œuvre artistique de Bernard Lacroix, L'œuvre poétique de Bernard Lacroix | Lien permanent | Commentaires (0) | Imprimer |
samedi, 10 octobre 2015
Jacques Miguet (1921-1985), 3
Jacques Truphémus, La belle servante, 1980
Huile sur toile, 130x130 cm
Rappel :
Allocution de Jean-Claude Fert aux obsèques de Bernard Lacroix
*
Au nom de l'amitié
Entretien avec le peintre Jacques Truphémus
Les peintres qui l'ont connu gardent l'image d'un homme très attaché à son village et à sa région, le Chablais, comme une tradition vivante à défendre, un patrimoine à sauvegarder : en témoignent l'intérêt qu'il a eu pour créer un musée des outils anciens et son goût des fouilles entreprises au château de Langin. Je l'ai vu plus souvent sur le terrain, avec une brouette, la pioche à la main ou la truelle pour maçonner, alliant un savoir à une pratique : "un savoir d'intellectruelle" disait-il avec humour. C'est l'exemple même d'une culture personnelle, forgée au contact réel des œuvres rencontrées au hasard d'un cheminement naturel. Profondément attaché à sa région, mais sans sectarisme, il était d'une grande curiosité d'esprit et portait intérêt à toute forme d'art particulière, à toute forme d'expression populaire : la Toscane, l'art étrusque, les petits maîtres comme Filippo Lippi, Lorenzetti — nous parlions souvent de ces peintres qu'il aimait beaucoup — , les icônes byzantines, les bijoux anciens...C'était chez lui un éclectisme de bon aloi, sans dispersion, n'obéissant surtout qu'à des coups de cœur.
Un homme de passion, généreux et d'un rare optimisme, avec cette étonnante capacité d'émerveillement et d'admiration qu'il savait faire partager, mais surtout d'une grande confiance en l'homme; à une époque difficile où il existe toujours une tentation de doute ou de repli, les artistes ont senti le prix d'une confiance accordée, une confiance totale — qui ne s'est jamais démentie — dans les choix que chacun d'entre nous s'était fixés. Il a su reconnaître avant l'heure des artistes qui n'étaient pas alors "consacrés" et qui le furent ultérieurement.
Ce n'était pas un homme de chapelle, il revendiquait cette grande indépendance d'esprit qui l'a toujours rendu méfiant vis-à-vis des choix officiels, sans en nier parfois la valeur.
Homme de continuité dans la passion, toute sa vie il manifesta un intérêt constant pour les cultures différentes. Fidèle à ses goûts, avec ce désir de relier le présent au passé, il avait proposé aux peintres et aux sculpteurs de participer à la restauration de vitraux ou à la création de sculptures pour les églises de la région.
Á Douvaine, des familles de peintres se regroupaient au cours d'expositions, et souvent d'horizons divers : ainsi les Granges de Servette accueillaient, sans régionalisme aucun, les artistes de Haute-Savoie, de Suisse, de Paris, d'Autriche, d'Italie. Participait régulièrement l'école lyonnaise dont la peinture, se rattachant à une tradition, avait su, dans un relatif isolement de la province s'affirmer face à Paris, avec le sentiment d'une petite méfiance à l'égard des modes et des assimilations quelque peu faciles.
C'était essentiellement un esprit de fête qui présidait à ces expositions. Ce qui nous séduisait, nous, peintres de la ville, c'était de constater que des manifestations de cette importance pouvaient être organisées avec la participation des gens du pays. Je garde le souvenir de cette exposition où tous les commerçants de Douvaine avaient en vitrine une toile en rapport avec leur activité, un bouquet de fleurs chez le fleuriste, une viande chez le boucher, un pain de Schmid chez le boulanger. Pour beaucoup d'entre nous, lors de nos premières expositions, nous vendions plus de peintures à Douvaine qu'à Lyon; sans persuasion arbitraire, le rayonnement qu'exerçait Jacques Miguet suscitait de multiples intérêts et cela comptait beaucoup pour nous à l'époque.
C'est un véritable capital de confiance que nous ont apporté ses amis, car tous en même temps finissaient par partager cette même valeur humaine qu'il dispensait ; et les premiers amateurs que l'on rencontrait aux Granges, loin de tout esprit spéculatif, nous ont accompagnés toute la vie, conscients de participer ainsi à notre travail.
Jacques Truphémus, Catalogue de l'exposition Les peintres, ses amis... Hommage à Jacques Miguet (1988)
17:19 Publié dans L'œuvre artistique de Bernard Lacroix, Mémoire de la Savoie, Mémoire du Chablais | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : jacques miguet, granges de servette, jacques truphémus | Imprimer |