dimanche, 15 janvier 2017
Mare meum, scopulus, Gustave Thibon (2)
Photographie de Jean-Nicolas Bart
Rappel:
Dans la bibliothèque de Bernard Lacroix
Je suis la barque...
Tu fus pour moi la mer et le vent.
J'ai vogué sur ta surface parmi le dialogue azuré des flots et des brises...
– Et voici que ma barque déchire aujourd'hui ses flancs contre toi.
L'écueil veillait sous tes douces ondes!
– Mais ne faut-il pas que je me brise d'abord sur ton écueil pour descendre dans tes profondeurs, dans le silence de tes profondeurs?
Aimer, c'est sombrer, – la mer livre sa surface à la nef joyeuse et creuse, son cœur au bloc naufragé;
Le naufrage sépare et ravit la densité et la fiance au secret de la nuit océanique...
Ton écueil est la porte de ton silence.
– Je suis brisée, mais j'ai touché le fond, chante l'épave aveugle et meurtrie,
J'habite aujourd'hui le fond inviolable et miraculeux de ton amour, te crie l'épave de mon cœur brisé...
Gustave Thibon, Offrande du soir
20:46 Publié dans Les Impardonnables | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gustave thibon | Imprimer |