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vendredi, 16 août 2013

L'alpage

alpage, mémoire du chablais





Pour les hommes qui partaient en alpage l'été, l'hiver dans la vallée était noir, triste, morne et combien long. Lorsque le temps le permettait, le vieux Fred partait faire un tour le plus haut possible sur le chemin de l'alpage, comme s'il voulait reconnaître un parcours pourtant maintes fois emprunté, mais surtout pour constater que la neige reculait de jour en jour, laissant entrevoir un départ de plus en plus proche.


On peut naître en alpage, mais la mort ne monte jamais là-haut, aimait-il dire sentencieusement. Vers la fin de sa vie, cloué au village par la vieillesse, il prétendait entendre, les soirs de grand vent, le bruit des pas des vaches et le son des clarines en route pour "l'emmontagnée" et il ajoutait, au grand étonnement de ses interlocuteurs : " Non seulement je les entends, mais je peux même dire à qui elles sont".


Bernard Lacroix, Les cahiers du musée n°8

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