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mardi, 30 janvier 2018

Le mot de la présidente pour 2018

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Bagnères-de-Bigorre. Photographie d'Anne-Françoise Lacroix

 

 

 

 

 

C'est par une belle matinée de janvier, en tout cas dans les Pyrénées, que je vous envoie mes meilleurs vœux pour l'année 2018.

Mon frère Jean-Michel me manque beaucoup et je sais qu'il manque aussi à l'association.

Je me suis installée dans les Pyrénées où j'ai créé un bar à thé, rêve de longue date. Jean-Michel aurait adoré les Pyrénées, ses valeurs, son patrimoine et surtout la nature dont il était personnellement très proche.

Récemment, je me suis  demandé pourquoi j'avais toujours envie d'aller semer des graines ailleurs dès que mes projets étaient accomplis, jusqu'au jour où j'ai appris que mes ancêtres Lacroix étaient meuniers et passaient de moulin en moulin pour leur donner souffle de vie.

Pour cette année 2018, j'invite tous ceux qui n'ont pas réalisé leur rêve, fait tourner leur moulin, écouté leur âme, à s'abandonner à ce qui EST vraiment, à ôter leur lourd manteau d'ego collectif, et à se laisser souffler  par le vent doux et éternel de la pleine conscience.

 

Soyez léger, soyez!!!

 

 

Anne-Françoise Lacroix

 

samedi, 27 janvier 2018

2018. Les vœux de l'association "Les Amis de Bernard Lacroix"

 

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Première neige, huile sur toile de Bernard Lacroix

 

 

 

 

 

Nous arrivons à la fin du mois de janvier. Il est encore temps de souhaiter à tous nos lecteurs, au nom de notre association Les Amis de Bernard Lacroix et de sa présidente Anne-Françoise Lacroix, une très belle année 2018.

 

En cette nouvelle année, Les Amis de Bernard Lacroix  œuvrent à un projet essentiel, la publication de l'ensemble de son œuvre poétique. Ils participeront aussi au projet de Pierre et Michel Guyon : une exposition au château d'Avully consacrée à l'œuvre artistique, poétique et muséale de Bernard.

 

Au cours de cette année, ce blog évoluera. Il ne se limitera plus à l'œuvre de Bernard Lacroix qui a déjà été largement explorée à travers les 291 notes publiées. Fidèle à cette œuvre, à l'esprit qui l'anime, il s'élargira, dans les mêmes domaines − patrimoine et traditions savoyardes , poésie et littérature, Beaux-Arts, musique−,  à d' autres œuvres, d'autres expériences, en résonance avec l'héritage de Bernard.

Chers lecteurs, habitués ou de passage, nous comptons sur vous pour transmettre, sur les réseaux sociaux ou par courriel, les notes que nous publions.

 

E. B-M

mardi, 16 janvier 2018

Quenouilles et fuseaux

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Le rouet. Photographie de Robert Taurines

 

 

 

 

" Une pelote de laine est un long fil d'histoires et de chansons. Confident des plaintes menues, le rouet sait tout des femmes".

Bernard Lacroix, Mémoire des jours

 

 

 

 

 

 

Dans la longue liste des travaux domestiques de jadis, le filage avait une grande importance. Si l'on confiait au tisserand le soin de tisser la toile, après qu'on eut récolté et apprêté le chanvre ou le lin, filer et tricoter se faisait à la maison.

"Si tu ne veux pas teindre la laine, disait une vieille chanson, élève des moutons de couleur! " On peut voir encore des moutons de la vieille race du pays, hauts sur pattes, rustiques, promener leurs silhouettes délavées sur les pentes de la Dent d'Oche ou des Aravis. Il faut les tondre deux fois l'an. Leur laine aux fibres longues convient au filage. Ils sont de couleur blanche, beige, noire ou brune, ce qui permet des fantaisies dans la confection des tricots, des chaussettes ou des couvertures. Au Grand-Bornand, leur présence dans les caves d'affinage du reblochon permet d'y maintenir une température douce et égale.

 

Quand un jeune homme trouvait une jeune fille à son goût, il lui offrait une quenouille faite de sa main. Cela lui évitait des approches intimidantes, des palabres, laissant à ses parents le soin de régler des détails ou l'intérêt n'était pas toujours absent. Rien n'obligeait la choisie à accepter le présent, mais un grand pas était fait et puis savoir que quelqu'un s'intéresse à vous n'est pas détestable. Si l'amoureux manquait de talent pour le faire, il faisait appel à plus habile que lui, la beauté de l'objet ayant son importance.

La quenouille symbolisait l'attachement, puisque la laine s'y enroule comme le lierre sur la branche, le geste qui accompagne l'attente, la patience de la bergère, la chasse à l'ennui dans la solitude du foyer...

Certains artistes incrustaient dans le bois un petit morceau de miroir, les vilains mauvais esprits qui ne manqueraient pas de s'y contempler s'enfuiraient, effrayés par leur propre laideur. L'épouse la conservait sur un pied lui-même ouvragé. Elle lui rappelait à jamais ce si court instant de bonheur que sont les fiançailles et, peut-être, celle qu'aurait pu lui offrir un autre prétendant qui s'est contenté ailleurs et vers lequel vont encore bien souvent ses pensées secrètes.

 

 

Bernard Lacroix, Mémoire des jours (Bias, 1990)