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samedi, 30 novembre 2013

Les fleurs sous la glace

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Ah! Si l'on pouvait ainsi

Conserver pour toujours

Les couleurs de la vie!


Mais l'hiver va bientôt

Desserrer son étreinte


Il ne restera des fleurs

Que quelques traces

Insipides et douteuses.


Il en est de même de la jeunesse

Que le temps qui passe entraîne

Dans un tourbillon illusoire


Et puis en rejette

Petit à petit

Les restes dérisoires.


Les souvenirs s'éteignent


Mais à quoi bon les mots :

On n'a plus besoin de comprendre!



Bernard Lacroix, Redoux



jeudi, 28 novembre 2013

Le Noël des animaux

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Marc Chagall, Nativité





En ce temps-là

L'enfant Dieu

L'enfant Roi nouveau né

A voulu pour sa gloire :

 

Un âne commun

Peut-être un rat dans un coin

Des agneaux fragiles

Des chèvres primesautières

Des poules affairées...

 

Un instant posés

Reposés

Devant le miracle achevé

 

Depuis le temps

Que leur sang coule

Pour des cultes abominables :

 

Des vaches

Tendant presque tendrement leur cou

A des lames implacables

Des poulets égorgés à coups de dents

Des chiens, des chats, des lapins, des singes...

Torturés, dépecés savamment

Au nom de la science !

 

Jésus, en naissant dans une étable

A voulu d'abord libérer les animaux

De la férocité des hommes

Et des dieux cruels.

 

Et pourtant

Lui-même n'y échappera pas :

On voit dans le lointain

Devant l'horizon en feu

Une forme prémonitoire :

Un arbre mutilé

Qui ressemble à une croix

 

Bernard Lacroix, Redoux

mercredi, 27 novembre 2013

Gilbert et Bernard Lacroix, deux frères musiciens

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Photographie JN Bart






Déjà juillet


Déjà juillet sous ma fenêtre

Pour me narguer compte les jours

Il est grand temps que je regrette

Dieu que ça donne le cœur lourd!


C'est mes cheveux, c'est ma jeunesse

De traîne la vie, de crève l'amour

Qui partent sans laisser d'adresse

Déjà juillet compte mes jours.


La bise est forte, le vent tonne

Déjà on enterre l'été

Le charme porte la couronne

Le chêne roux porte le dais.


Le sentier des folles promesses

Nous le prendrons si tu le veux

Nous écrirons notre jeunesse

Sur l'arbre de nos jours heureux.


Viens, puisque l'été nous rassemble

L'automne bientôt reviendra

Profitons des beaux jours ensemble

Car Dieu sait le temps qu'il fera


Quand le vent poussera ma porte

Nous serons là, tous deux pensant

Aux souvenirs des saisons mortes (ou "amours mortes")*

Où sont donc les neiges d'antan? ( ou "mais où sont les neiges d'antan?")*


Bernard Lacroix.



* Variantes de Gilbert Lacroix (1931-1996)


*


Ce poème écrit par Bernard fut mis en musique, dans les années 50, par son frère Gilbert qui le modifiait selon ses humeurs.

Chanteur, compositeur, guitariste, Gilbert composait aussi ses propres chansons, telle Les Croix qui résonnait comme une prière, dont il ne nous reste, hélas, que très peu d'enregistrements. Ceux qui l'ont connu se souviennent de sa belle voix de ténor...

Á Lyon, où il vécut à partir des années 60, il fut chef de chœur d'une chorale tout en poursuivant une carrière de chanteur et guitariste amateur.

Dans les années 50, les deux frères avaient formé un groupe musical avec Gilbert à la guitare, Bernard au piano et d'autres musiciens selon les occasions.

Ces deux frères musiciens appartiennent à la génération des appelés en Algérie. Le deuxième quatrain de Déjà juillet y fait allusion : une jaunisse, suite au choc provoqué par les horreurs de la guerre dont il avait été  témoin en tant que photographe au bureau de renseignement de l'armée française, fit perdre à Bernard tous ses cheveux blonds en l'espace de quelques jours. C'est pourquoi pendant longtemps, lui qui était auparavant frisé comme un mouton astrakan, signa ses peintures Le Chausve.


EBM




vendredi, 08 novembre 2013

Exposition de peintures et sculptures de Bernard Lacroix à la galerie Fert

 

 

 

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Vierge à l'enfant, sculpture de Bernard Lacroix, photographie Galerie Fert

 

 

 

 

Chers amis, il vous reste quelques jours pour aller voir l'exposition de peintures et sculptures de Bernard Lacroix à la galerie Fert (1), jusqu'au 11 novembre. Comme l'écrit Serge Coste dans son excellent article ( Le Faucigny du 19-09-2013), c'est une exposition exceptionnelle qui rassemble des peintures récentes et d'anciennes sculptures de l'artiste.

 

 

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Bernard Lacroix, Crépuscule d'automne, huile 22×27

 

 

 

Exposition exceptionnelle parce qu'elle nous présente l'œuvre d'une résurrection. Victime d'un accident cardiovasculaire en 2010, Bernard a perdu l'usage de son bras gauche et de ses jambes. Il ne peut plus sculpter ni jouer de l'orgue ou du piano, mais ce savoyard a la tête dure, une tête qui pense et rêve. Toujours malicieux et plein d'humour, il laisse le naufrage de l'âge aux hommes de pouvoir et aux célébrités, lui qui a vécu toute sa vie en homme libre loin de toute coterie, et créé dans l'ombre de ses montagnes, à la lumière du lac et du ciel, une œuvre artistique et poétique protéiforme dont il reste à sonder la profondeur sous son apparente simplicité.Il continue de peindre, entre les quatre murs du petit atelier aménagé pour lui dans sa maison de retraite. Ces conditions de vie et de travail ont changé sa peinture, nous dit Serge Coste: " Bernard Lacroix a rompu avec [...] ces successions de petits aplats qui se dévoilaient lorsqu'on prenait un peu de recul et nous happaient lorsqu'on s'approchait de trop près. Ces couleurs mauves, rouges et bleues qui se juxtaposaient jusqu'à se fondre, obligeant l'œil à en chercher les frontières, à imaginer le paysage avant qu'il ne devienne une évidence. Sans oublier cette structure si particulière, en croix. Comme son nom l'indique..." . Aujourd'hui, en fauteuil roulant, sans possibilité de recul dans un atelier de quelques petits mètres carrés, " la proximité avec la toile l'oblige à procéder par petites touches. Les couleurs se côtoient plus vite et gagnent en éclat, à défaut de profondeur. " Serge Coste s'interroge sur le contraste avec ses anciennes œuvres, et sur le paradoxe avec la condition physique actuelle de l'artiste : " Et si toute cette clarté, cette profusion de couleurs n'étaient qu'un cri de désespoir ?" La réponse est peut-être à chercher dans l' œuvre poétique de Bernard Lacroix, empreinte des mystères de l'Incarnation, de la Passion et de la Résurrection.

 

*

 

J'ai déjà évoqué les sculptures de Bernard Lacroix ici.

On retrouve dans cette exposition le tandem de Portraits en pied, la fantaisie poétique de Bernard associée à l'humour ravageur de Jean-Claude, qui n'épargnent aucun travers, dérive ou  absurdité de notre société, sans oublier nos amis suisses.Voyez un peu:

 

 

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Série: Concours international de sournoiserie. Le vainqueur dans les moins de 60 kgs.

 

 

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Série: Figures du grand banditisme. La Suisse aussi Pierre-Alain Bolomey dit pierrot le Vaudois.

 

 

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Série: Hommage à Auguste Rodin. Balzac cramoisi.

 

 

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Série: La destruction accélérée des milieux naturels. Couple de hiboux condamnés à se produire dans de minables spectacles de French Cancan.

 

 

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Série: La poésie n'est plus ce qu'elle était. Famille de gerfauts en surpoids peinant à décoller du charnier natal.

 

 

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Série: La vie associative. Le président départemental de l'association de défense des éjaculateurs précoces.

 

 

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Série: Le boum de l'enseignement confessionnel. Exhibitionniste attendant discrètement la sortie des filles devant une école catholique du canton de Fribourg.

 

 

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Série: Le siècle de la polyvalence professionnelle. Le cracheur de feu râteau faneur.

 

 

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Série: Les animaux disparus. Le gobeur de guêpes.

 

 

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Série: Les animaux utiles. Le scieur de camping-cars.

 

 

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Série: Les arnaques de l'été. Famille de pachydermes abandonnée sur une île des Maldives par une agence de voyage véreuse.

 

 

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Série: Les évêchés peinards. L'évêque de Parténia.

 

 

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Série: Les forces armées des pays neutres. Mouettes vaudoises dressées pour le combat rapproché.

 

 

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Série: Les grandes religions. La transmigration ou réincarnation des âmes, après la mort, chez les bouddhistes Roselyne Bachelot.

 

 

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Série: Les grands ordres nationaux. L'ordre national de l'imposture. Un récipiendaire heureux.

 

 

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Série: les grands sentiments. Jeune homme timide déclarant sa flamme tout en essayant de masquer un début d'émotion avec son bouquet de fleurs.

 

 

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Série: Les jeux olympiques chez les échassiers. Deux grues à l'arrivée du 100m plat (Photo finish)

 

 

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Série: Les métiers à fric. Le poseur d'implants dentaires.

 

 

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Série: Les métiers d'autrefois.Le montreur de hiboux.

 

 

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Série: Les traditions en Occident Mardi Gras.Rocco Siffredi déguisé en fantôme.

 

 

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Série: Luttons pour l'intégration et l'emploi des roms. Hibou roumain se faisant passer pour un manchot auprès des dames âgées, une aile habilement escamotée sous sa veste.

 

Élisabeth Bart-Mermin

 

(1) Exposition Bernard Lacroix.

Galerie Fert

Grand Rue

74140-Yvoire

Du mercredi au dimanche, de 14h à 19h.

Merci à la galerie de m'avoir transmis ces photographies.

 

   

 

 

 

 

 

 

vendredi, 01 novembre 2013

La Toussaint

 

 

 

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C..D.Friedrich, Brumes

 

 

Remise en une d'une note publiée le 1-11-2012.

 

 

 

Dans la tragédie de Sophocle, Antigone est condamnée à mourir emmurée vivante pour avoir jeté une poignée de terre sur la dépouille de son frère Polynice auquel le roi Créon a réservé un châtiment inhumain : la privation de sépulture. Ce geste et le rituel qu'accomplit Antigone signifient que Polynice, tout criminel qu'il fût selon la loi de la Cité − la loi des hommes −, reste un être humain au nom d'une "plus haute loi", qui n'est pas celle des dieux grecs, selon María Zambrano pour qui Antigone incarne "l'aurore de la conscience", mais "une loi au-dessus des dieux et des hommes, plus ancienne qu'eux" (1). La conscience de l'être humain est née avec les rites qui signifient qu'il ne peut pas traiter son semblable mort comme un déchet, elle est née avec le passage du "cadavre" à la "dépouille" (2). Par delà leurs innombrables formes, rien de plus universel que les rites funéraires et le culte rendu aux morts. Si le génocide du peuple juif au cours de la seconde guerre mondiale est un crime sans précédent, c'est parce qu'en brûlant les "cadavres" dans des fours crématoires sans sépulture, en les charriant avec des pelleteuses pour les jeter dans des fosses, en les utilisant industriellement comme des déchets recyclables, les nazis ont détruit ce sacré sans lequel il n'est point d'humanité. L'idéologie nazie n'est pas un retour en arrière, elle est éminemment moderne dans sa rupture radicale avec la tradition, son fantasme d' homme nouveau, sa volonté de détruire le sacré, d'annihiler toute transcendance.

 

*

 

Dans l'ancien monde rural, chaque région avait ses propres rites et coutumes en plus de la liturgie chrétienne. Bernard Lacroix les évoque dans ses Notes sur la vie d'autrefois en Chablais :

 

" Je vois encore ma tante Emelie fermer les volets à demi et s'agenouiller sur une chaise, pendant le passage d'un enterrement. La mort faisait partie intégrante de la vie communautaire : on veillait les morts, on rendait visite à la famille, on l'aidait à accomplir les travaux journaliers. Dans les temps plus lointains, dans certains villages une coutume voulait qu'on offrît le sel aux parents et amis venus de loin. Inutile de préciser que le sel était cher et rare. Une autre coutume voulait que l'on fasse porter le deuil du maître de maison aux abeilles, en nouant un crêpe au sommet des ruches. On enlevait également les sonnettes aux vaches et on les faisait jeûner d'un "morceau" le jour de la sépulture. Le deuil durait six ans pour les parents proches : quatre ans de grand deuil, deux ans de demi-deuil. [...] Autrefois, en Savoie, les couleurs du deuil étaient le blanc, le bleu, le brun, le violet..."

 

Outre que ces coutumes relèvent de cette poésie indispensable à l'âme dont parle Simone Weil,  elles témoignent d'une tout autre vision de la mort que nous avons perdue, magnifiquement étudiée par l'historien Philippe Ariès (3). Comme le dit Bernard Lacroix, la mort faisait partie de la vie. Philippe Ariès parle d'un "apprivoisement" de la mort, d'une mort "domestiquée" qu'il oppose à la mort "sauvage" d'aujourd'hui. Notre époque refuse de voir la mort, la rejette hors de l'espace vital, la ressent comme une rupture alors que l'ancien monde rural la percevait dans la continuité. Jadis, on associait au deuil les animaux ( vaches, abeilles), maintenant on n'est même plus informé de la mort de son voisin. Dans le deuil, une solidarité réelle, concrète, unissait la communauté villageoise : on veillait les morts, on rendait visite à la famille, on l'aidait à accomplir les travaux journaliers, on offrait une chose précieuse à ceux qui venaient de loin.

 

Il nous reste, malgré tout, la Toussaint, fête d'amour et de joie. Les chrysanthèmes flamboyants sur les tombes, les retrouvailles avec un parent ou un camarade d'enfance perdus de vue, dans les allées du cimetière. Nos morts nous font signe. Ils savent que si nous nous retrouvons aujourd'hui dans leur mémoire, c'est parce qu'ils ne nous ont jamais quittés, qu'une part de nous-même vient d'eux, que sans eux, sans leur amour, nous ne serions pas ce que nous sommes.

Comme beaucoup de chablaisiens exilés loin des cimetières où reposent les morts aimés, je n'irai pas déposer des fleurs sur leur tombe. Je leur offre mes mots sur ce blog consacré à l'œuvre de Bernard Lacroix, avec une pensée particulière à la mémoire de son frère, Gilbert Lacroix, qui fut lui aussi un artiste, un merveilleux musicien.

 

Élisabeth Bart-Mermin

 

Notes:

(1) María Zambrano (1904-1990), La tombe d'Antigone in Sentiers ( Éditions Des Femmes, 1992) p. 261.

(2) Dépouille: de l'ancien français despouille, "vêtement laissé".

(3) Philippe Ariès, L'homme devant la mort , (Éditions du Seuil, 1977)

 

*

 

Et pour terminer, cet extrait de Jean Clair:

 

"L'effigie qu'un homme avait façonnée pour garder le souvenir d'un défunt nous fait soupçonner, par sa beauté même, qu'elle n'était pas destinée à un spectateur, pas même au défunt, mais qu'issue des forces obscures en l'homme, plus forte que la mort, elle était destinée à une créature supérieure, qu'on a fini par appeler "dieu". Façonner, graver, sculpter, de l'os, du bois, des pierres, c'est fabriquer des objets d'une grande beauté pour s'assurer, sinon leur protection, du moins la bienveillance des morts et nous assurer qu'ils ne reviennent pas nous hanter. [...]

Mais justement, les morts ne nous intéressent plus guère. Notre propre mort nous est devenue indifférente : la crémation, aujourd'hui préférée à l'inhumation, met un terme définitif au souvenir de celle ou de celui qui fut. On ne croit plus à la résurrection des corps, donc on ne croit plus d'abord à son propre corps. Il faut disparaître, laisser place, se dissoudre, se rendre à la poussière. Un cadavre n'a guère plus de propriété juridique, il n'en a même plus du tout s'il s'agit de ses fragments, un cœur, une main... Inhumé, le cadavre pesait toujours un peu, comme un remords. Incinéré, sa cendre se fait légère et volatile. C'est la véritable et absolue damnatio memoriae.Les nazis, pour faire place à la race "pure", s'en souviendront."

 

Jean Clair, Malaise dans les musées ( Éditions Flammarion, coll. Café Voltaire,2007) pp. 132-133.

 

 

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Portrait du Fayoum