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lundi, 21 avril 2014

Les plantes communes à nos talus, champs et jardins

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Photographie de J-N Bart

 

 

 

 

 

Cet inventaire odorant et savoureux mêle des termes de notre patois savoyard (qui appartient au francoprovençal ou arpitan) à des sabaudismes, mots ou tournures fréquemment employés par les savoyards encore aujourd'hui. Bernard Lacroix qui a réalisé plusieurs collectes linguistiques de ce type,  ne parle pas lui-même le patois lequel a commencé de disparaître à la fin du XIXe siècle. Nous reviendrons dans d'autres articles sur notre langue régionale que Marc Bron, président des enseignants de savoyard ou Joël Baud-Grasset, conseiller général de la Haute-Savoie, défendent avec passion.

EBM

 

*

 

Marcoret : mercuriale

Riolle : liseron

Cinquième ( cinq lobes à la feuille) : potentille

Sagne-nô (agit sur le sang) : achillée mille feuilles

Chapelet ( qui a des bulbilles sur les racines) : chiendent

Grammont : grand chiendent

Frénale ( aux racines entrelacées) : podagraire

Ouigne-pé (qui tire les cheveux): bardane

Sévenot : ravenelle ou moutarde

Pia-peu : renoncule pied-de-poule

Peuble (épinard sauvage): chenopode ou anserine

Lapai : rumex

Quawe de rnô : amaranthe queue de renard

La quawe : prêle

Taconnet *: tussilage

Ràna-bu (ses épines découragent le bœuf qui voudrait la manger) : bugrane

Carquevalle ( elle fait un bruit de grelot quand on la fauche) : rinante-onomatopée

Patte d'ours : berce

Pelagra : sainfoin

Minette : luzerne lupuline

Triolet: trèfle

Le triolta : touffe de trèfle blanc

Fenasse : haute graminée

Bâche ou lichen (pour empailler les chaises) : carex

R'baye me vi (qui résiste à la faux) : finette

                                          dans le grand herbier du temps!

 

Bernard Lacroix, Les cahiers du musée nº6

 

*

 

* Dans le patois de Saxel, le taconnet ( tussilage en français) se dit takunè.

Proverbe :

Sé k a de la tèra a takunè

an a tozhœ trè ;

sé k a de la tèra a pyapœ

n an jamé prœ

Celui qui a de la terre à tussilage

en a toujours trop ;

celui qui a de la terre à pied de poule

n'en a jamais assez.

 

Le patois de Saxel,J.Dupraz ( Éditions Les Belles-Lettres, 1969)

 

 

 

 

 

 

 

 

vendredi, 18 avril 2014

La cave

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Tonneau à "chèvre". Photographie concise.free.fr

 

 

 

 

 

Dans la cave, on trouvait des fûts de toutes sortes et de toutes contenances, séparés de l'humidité du sol par des madriers de châtaigniers, bien alignés, les plus petits sur les plus grands : les bosses (de 600 à 3500 l et plus), les bossatons (de moindre contenance), les muids (1200 l environ), les demi-muids ( 600 l environ), les maconnaises (220 l).

 

Bichonné, dans un coin à part, trônait le tonneau à "chèvre" ou de "forcé", aux douves épaisses et aux cercles renforcés, puisqu'il était destiné à contenir un cidre maintenu en constante fermentation. Un peu plus loin les bonbonnes de goutte soigneusement empaillées.

 

Dans les caves chablaisiennes, à demi-enterrées et au sol de terre battue, il régnait en permanence une température de 7 à 9 º, ce qui en faisait le lieu idéal pour la conservation des légumes d'hiver, des conserves de toutes espèces, mais surtout des betteraves qu'on empilait avec soin le long des murs.

 

 

Bernard Lacroix, Les cahiers du musée nº6

mardi, 15 avril 2014

Brumes

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Ne cherchez pas à savoir ce qu'il y a là derrière :

Peut-être des maisons blotties

Autour d'un clocher qui tressaille...

 

A coup sûr une montagne

Qui ne voit plus rien de la plaine et des hommes.

C'est à chacun son tour d'avoir peur!

 

 

Bernard Lacroix, L'herbier du temps

samedi, 05 avril 2014

La partition préférée de Bernard Lacroix

 

 

 


 

 Une interprétation au clavecin d'une partition que Bernard jouait au piano.

 

 

 

 

 

Depuis 2010, les mains de Bernard Lacroix n'ont plus touché un clavier. Récemment, il a dû vendre son piano.

 

Je crois pouvoir dire sans me tromper ni tromper mon oncle, que le Menuet 114 en Sol Majeur de Jean-Sébastien Bach était sa partition préférée. Je l'ai surpris si souvent en train de le jouer au piano, qu'il soit joyeux ou qu'il ait le blues, qu'il veuille décompresser ou exprimer la Paix!...

 

 

Jean-Michel Lacroix.

jeudi, 03 avril 2014

Papillon de nuit

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Papillon de nuit

Je cherche désespérément la lumière

Et puis, quand elle est là,

Trop fatigué pour la prendre,

Je m'endors.

 

Bernard Lacroix, L'herbier du temps

mardi, 01 avril 2014

Le papillon

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Partagé entre le jour et la nuit,

Indécis, inconstant, instable...

Le papillon butine sa propre substance.

 

Hésitant sans cesse contre la mort et la vie :

Ainsi va de fleurs en fleurs

L'âme factice du papillon.

 

Bernard Lacroix, L'herbier du temps