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jeudi, 19 février 2015

Les cloches,1

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Photographie JN Bart, Église et cimetière de Meillerie

 

 

 

 

 

Rappel:

Les cloches de Notre-Dame de Paris

 

 

La Defini ( de defunctus, défunt...) :

Sonnerie qui annonçait la mort d'un habitant du village. Elle commençait par la petite cloche pour une défunte, par la grosse cloche pour un défunt. Ainsi, le travailleur des champs, qui se découvrait et cessait un instant son travail, savait si c'était un homme ou une femme qui venait de mourir. On répétait la sonnerie la veille de l'enterrement. Lorsque le curé du village mourait, en plus des sonneries habituelles, on donnait toutes les heures et jusqu'au moment des funérailles un seul coup de la grosse cloche.

 

*

 

Il y a une soixantaine d'années, lorsque le curé du village mourut, le sonneur "prit pension" chez la Génie à Set dont le café était bien placé puisque situé juste en face de l'église. Il allait donc toutes les heures donner un coup de la grosse cloche. Á la fin de la journée, mettons nous à sa place, le pauvre homme pouvait aller de moins en moins en avant et de plus en plus en arrière. Vers les minuits, inquiet de ne pas le voir revenir de l'église, un de ses copains qui lui tenait compagnie au bistrot, alla prendre de ses nouvelles. Il s'en revint rassuré et expliqua la situation aux buveurs attablés :

" Y risque de rin, y pu pas mê tombo, y s'tin après la ceurde, mai y pu plu la lachi!" *

 

Bernard Lacroix, Les cahiers du musée n°7

 

* "Il ne risque rien, il ne peut pas tomber, il se tient après la corde mais il ne peut plus la lâcher!"

samedi, 14 février 2015

La sculpture de Bernard Lacroix, entre Nature et Culture

 

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Troupeau de chèvres, sculptures de Bernard Lacroix

 

 

 

 

 

Rappel :

Portraits en pied, sculptures dérobées chez Bernard Lacroix, de Jean-Claude Fert.

Exposition de peintures et sculptures de Bernard Lacroix à la galerie Fert

 

 

 

 

La matière première est issue des rebuts de la première mécanisation de l'agriculture ou de morceaux d'outils paysans aujourd'hui obsolètes. Vieux ressorts, bielles de moteur de tracteurs, manivelles, lames de faucilles...

Le bestiaire, principal sujet de ses volumes, est alors une allégorie de la vie et de l'Homme. C'est aussi une réflexion sur l'intervention perturbatrice de la machine dans le cycle naturel des travaux des champs qui au début du XXe siècle structurait encore l'ensemble de la société. Ce bestiaire semble tranquillement affirmer une certaine rémanence de l'animal sur le progrès technique. La machine redevient animale et organique en soulignant à son tour la dialectique (infernale?) entre Nature et Culture.

Si l'ensemble n'est pas dénué d'humour et d'impertinence créatrice, on aurait tort également de le ramener à cette seule qualité.La sculpture animalière de Bernard Lacroix traverse la charge symbolique que l'humain donne à l'animal.

Pour exemple, on citera la chouette représentant la sagesse, ou encore l'arbre de vie dont l'artiste rappelle l'existence de tout temps dans l'imagination des peuples : " Entre l'arbre de vie sur une broche Scythe de la Russie du VIIe siècle av. J-C. et l'arbre de vie gravé sur un plat de matefaim de la poterie de Marnaz au début du siècle dernier, 2700 ans se sont écoulés". Rajoutons quelques années pour parvenir à L'arbre de vie créé récemment par l'artiste qui perpétue cette trame archaïque :

 

 

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Arbre de vie, sculpture de Bernerd Lacroix

Matériaux ferreux mixtes soudés.

 

 

Si le bestiaire occupe une place importante, en étudiant l'ensemble de la production de l'artiste, on découvre aussi des sculptures abstraites réalisées à partir des mêmes rebuts rouillés. La rigueur de leur construction dans l'espace renvoie avec réussite aux racines de l'art moderne. Bernard Lacroix prend alors à contre-pied le regard du spectateur, qui, au-delà du sujet animal, peut alors à loisir entrevoir le jeu autonome de la matière ou des formes dans l'espace et le vide.

Jeu de la matière lorsque l'artiste laisse à voir le grain de la rouille, les traces d'anciennes peintures patinées, les entailles vives laissées par la meuleuse. Cette approche matiériste et fruste fait écho à l'arte povera (1) des années 70.

Jeu des formes lorsque l'artiste recouvre d'une peinture noire et mate ses éléments soudés, leur permettant, ainsi unifiés, de dessiner l'espace de leur contour. On imagine alors avec plaisir des correspondances avec le parcours d'un Jean Tinguely (2) et d'un Alexandre Calder.

 

 

 

Alain Livache, Catalogue de l'exposition Bernard Lacroix  au Conservatoire d'Art et d'Histoire d'Annecy, (2001) pp.10-1.

 

 

(1) Arte povera : expression italienne qui signifie "art pauvre", utilisée pour la première fois en 1967 à l'occasion d'une exposition à la galerie Bertesca de Gênes. Les œuvres que les artistes y exposent recourent à des matériaux qui sont délibérément précaires, communs et associés à un imaginaire rural et artisanal. Artistes représentatifs: Mario Merz, Gilberto Zorio, Giuseppe Penone.

(2) Jean Tinguely, né en 1925 en Suisse, fit partie du mouvement de l'art cinétique et en 1960, fut cofondateur du mouvement des "nouveaux réalistes". Il réalise des sculptures/machines à partir de récupération et dont les mouvements ne servent à rien. Il stigmatise ainsi la vacuité d'un siècle de croyance en la machine toute puissante.

 

 

dimanche, 08 février 2015

Dans la cave

 

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Croquis de Bernard Lacroix ( Croquis Minute)

 

 

 

 

Rappel :

Les hommes buvaient beaucoup

La cave

Le cidre

 

 

Quand un paysan de par chez nous vous invitait à prendre un verre dans sa cave, il se servait toujours le premier. Dieu sait pourtant s'il le connaissait, son cidre maison, mais on ne sait jamais." Vous allez boire ce que je bois, tout simplement". Il levait son verre après la première lampée, claquait la langue, vérifiait la limpidité du contenu en clignant de l'œil :

"C'est des poires vouargnes avec des crésons de Boussy, c'est ce qui le fait rester clair, il ne graissera pas!"

Puis, chacun à son tour faisait un petit commentaire, le plus souvent élogieux, cela va de soi.Puisque tout le monde utilisait le même verre, on en laissait toujours un peu dans le fond pour le jeter d'un geste brusque sur le sol de terre battue.

" – Encore un?

  – Si tu veux!"

C'était bon signe. Et puis deux, et puis trois, jusqu'à ce que les dents de derrière baignent. Celui qui n'en voulait plus retournait le verre.

" Ça suffit, je vais me faire attraper par la patronne!"

On remontait en s'essuyant la bouche. On restait toujours un petit moment au sommet de l'escalier, mais comme la conversation, surtout au moment des élections, donnait soif, on redescendait, on remontait, on redescendait... Ça finissait par du pain, du jambon, du saucisson... des bousculades...

" C'est bientôt fini votre commerce?!" criait la maîtresse de maison en tapant avec le balai sur le plancher.

" Laissez-la faire, elle finira bien par se calmer!"

Alors, dans la nuit brune, nous venaient par intermittences des bramées d'outre-cave à en faire tourner le lait des vaches : La petite Bohémienne, La Berceuse de Jocelyn, Le Rêve passe, le Credo du paysan... et je te recommence jusqu'à ce que le coq prenne la relève.

 

 

Bernard Lacroix, Les cahiers du musée n° 3

 

 

lundi, 02 février 2015

Espoir

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Écarte un peu les nuages

Pour qu'il en sorte l'oiseau bleu

Qui a nom: Espoir!

Vol obstiné dans le ciel d'hiver,

Reflet d'une voile oubliée entre deux orages,

Enseigne du paradis,

Neige éternelle au fronton de la douleur.

 

 

Bernard Lacroix, Reflets oubliés

mardi, 27 janvier 2015

Je ne mérite pas le ciel

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Photographie JN Bart

 

 

 

 

 

Je sais que je ne mérite pas le ciel

Mais je ne mérite pas l'enfer non plus.

 

Le seigneur me fera une petite place,

Une toute petite place aux limbes,

Ce paradis des damnés angéliques

Où les fleurs sont noires

Et les oiseaux muets.

 

Je me mêlerai aux jeux tristes des enfants avortés,

Á tous ceux à qui on a refusé l'eau sacrée

Clef des joies éternelles.

 

Chassé par quelque petit mort

Je viendrai me jeter éperdument contre sa fenêtre

Y laissant chaque fois

Un peu de la poussière grise de mes ailes!

 

 

Bernard Lacroix, Reflets oubliés

vendredi, 02 janvier 2015

La peinture de Bernard Lacroix: une démarche musicale

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Bernard Lacroix, Fonte des neiges (1999)

Huile sur carton toilé. Collection de l'artiste.

 

 

 

 

Chaque exposition de cet artiste inclassable est attendue comme un événement... Il excelle dans un savant dosage de la rigueur de la construction et le jeu chantant des couleurs... Les couleurs sont vives, généreuses et traduisent le goût de la vie, une respiration de la sève... Par l'abstraction de la réalité, Lacroix parvient à intérioriser la densité des sentiments et l'espace ne devient plus qu'un point de repère sur lequel se cristallise l'émotion...

 

Mais le paysage n'est qu'un prétexte. Progressivement tout se dépouille. Dans une merveilleuse série de petits formats, les maisons, les champs ne livrent qu'une forme très monolithique de leur existence.

 

L'aboutissement est très abstrait, la réalité ne transpire plus que dans des silhouettes énigmatiques pour laisser place à un véritable "chant" des formes et des couleurs : c'est bien là la véritable démarche de ce peintre qui est aussi musicien. La composition de chaque tableau est harmonisée, orchestrée.

 

Les lignes ascensionnelles en crescendo sur la toile, le sens de l'accord et du point fort apparentent sa démarche de peintre à une démarche musicale.

 

Le chant des couleurs est celui de la nature, mais c'est aussi un hymne idéaliste par la tonalité et une aspiration à la sérénité. La violence de la montagne, par exemple, est irriguée dans une grande maîtrise de l'équilibre et de la composition, que ce soit dans les œuvres figuratives ou dans les brûlantes compositions abstraites...

 

 

Christian Gallay

Catalogue de l'exposition Bernard Lacroix, Conservatoire d'Art et d'Histoire d'Annecy, 2001 ( Publication du Conseil Général de la Haute-Savoie)

 

 

 

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Bernard Lacroix, Premières étoiles.

Huile sur toile. Collection de l'artiste

mercredi, 24 décembre 2014

Les yeux des Tarines (Conte de Noël)

 

conte de noël, conte de haute-tarentaise

Domenico Ghirlandaio, Nativité

 

 

 

 

Rappel :

Noël ou le mystère de l'incarnation dans la poésie de Bernard Lacroix

 

*

 

"Qu'entend'on su ç'lè montagnes?

Bon Diou! Qu'est tô bin arrivô? "

Vieux Noël Savoyard

 

 

 

Quand vint le temps annoncé par les Prophètes, Dieu le Père envoya son Archange à la recherche d'un pays où bêtes et gens cohabitaient, car il est bien précisé dans les Saintes Écritures que le Seigneur naîtrait dans une étable, entre un âne et un bœuf.

 

L'Archange apprit par ouï-dire que dans la Haute-Tarentaise, en hiver pour ne pas mourir de froid, les montagnards n'hésitaient pas à faire chambre commune avec un bétail tenu soigneusement au propre, cela va de soi. C'est ainsi que fut choisi un village de chez nous parce qu'il remplissait toutes les conditions écrites dans la Bible.

 

Mais revenons à notre Ange, ou plutôt à notre Archange, tout retourné par sa haute mission. Car il fallait bien qu'il soit ému, le pauvre, pour débarquer aussi légèrement vêtu (en Ange, quoi!) dans notre rude climat. Il en fut quitte pour de bonnes engelures ( le terme vient de là), une formidable extinction de voix doublée d'une méconnaissance complète du patois local, ce qui lui interdit tout dialogue avec les bergers. Il retourna au Père, muet et transi. Mais les choses étaient si avancées qu'on ne pouvait songer à reculer l'évènement. La Sainte Famille traversait déjà Bourg-Saint-Maurice. Le brouillard profita d'un air de bise pour s'esquiver. La nuit vint, incomparablement claire et belle.

 

Alors l'étoile apparut. Sa présence rassura les illustres voyageurs, ils piquèrent droit dessus.

Nos bergers ne sont pas, comme ceux de Provence, des regardeurs d'étoiles. Le fait qu'ils portent le béret en avant-toit y est peut-être pour quelque chose : ils ne virent rien du phénomène, ils n'entendirent rien de ce qui suit...

 

Dans un village non loin de là vivait une vieille femme qui possédait un âne particulièrement têtu et intelligent, prénommé Baron. Philosophe, il aimait la compagnie, préférait la rue à l'écurie, quêtait un grain de sucre par ci, un quignon de pain par là. Quand il aperçut Joseph, la Vierge, la jolie ânesse toute fière de son auguste fardeau, il se mit à braire si fort, en emboîtant le pas à la petite troupe, que toutes les étables d'alentour sursautèrent.

 

C'est à ce moment précis que le miracle commença.

 

Á leur passage, les portes s'ouvrirent, les étables se vidèrent petit à petit de leurs occupants. Au moindre hameau traversé, de nouveaux arrivants se joignaient au cortège. Il devint rapidement le plus beau cheptel qu'on ne vit jamais en Savoie : des centaines et des centaines de chèvres, de mulets, de moutons, de vaches qui secouaient leurs "potets" de fer battu comme si elles le faisaient exprès. Les sapins en laissaient tomber leur neige d'étonnement, les torrents en perdaient le fil de leur rengaine.

 

Arrivés à l'endroit qui leur sembla propice, quelque part du côté de Beaufort ou d'Arèches, les historiens se chicanent sur le nom du lieu précis, nos pèlerins se rassemblèrent. Un vieux grenier abandonné laissait filtrer entre ses couennaux disjoints une lumière qu'eut enviée Louis XIV pour son Palais des Glaces.

 

C'était là!

 

L'âne Baron se tenait bien droit devant la porte grande ouverte malgré le froid, les oreilles curieusement baissées en "chien de chasse". Le bélier Joxe (1), le bouc Diamant, le taureau Marquis s'avancèrent, suivis des brebis trop émues pour risquer un œil, des Tarines trop curieuses pour ne pas en jeter un. Puis les bêtes satisfaites reprirent le chemin de la vallée.

 

Au matin de Noël nos montagnards, levés tôt pour la traite, ne purent retenir des exclamations de surprise. Jugez-en : les béliers portaient fièrement des cornes tarabiscotées comme en ont leurs confrères de Palestine. Le pelage des chèvres rivalisait en douceur et en couleur avec celui des chamois haut-perchés. Les "potets" de fer battu s'étaient transformés en de merveilleuses clarines, plus brillantes que de l'or ciselé. Quant aux Tarines, leurs yeux semblaient maintenant deux perles d'Orient, enchâssées dans un écrin sombre : les yeux qui virent le miracle, les plus beaux yeux du monde...

 

Bernard Lacroix, Les cahiers du musée n°5

 

 

(1) Joxe était le nom du bélier de Marie Lacroix, mère de Bernard,  institutrice et agricultrice, en référence à Louis Joxe, ministre de l'Éducation Nationale dans les années 60 ; un sale caractère de bélier qui, un jour, d'une ruade intempestive, cassa trois côtes à sa patronne. Bernard Lacroix raconte ici un conte traditionnel de Savoie. L'excellent conteur qu'il est brode sur le canevas narratif traditionnel en y ajoutant ses propres motifs.

 

 

 

 

 

vendredi, 19 décembre 2014

L'hiver

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Photographie JN Bart

 

 

 

 

 

Il va neiger. Tout va disparaître soudain. Il faudra deviner le chemin, deviner les toits, deviner les pâtures où quelques bêtes hirsutes piétinent encore, deviner les bruits assourdis, les gestes défaits, deviner le jour qui vient ou qui s'en va, tendre l'oreille au silence.

Il neige. Je ressemble à l'oiseau qui ne reconnaît plus ses branches et qui cherche un abri pour y blottir son cœur au ralenti. Il me faut des occupations qui ne prennent pas l'esprit, qui ne m'obligent pas à réfléchir.

 

Les gens d'autrefois profitaient de ces moments perdus pour faire un tour de village, payer leurs dettes, s'asseoir un moment autour des poêles brûlants, une tasse de café à la main, deviser de toutes ces petites choses de la vie que les travaux d'été faisaient mettre un peu de côté. On voyait les enfants grandir, les vieux vieillir, les rides s'emparer peu à peu des visages... "Tiens, on est quatre! On ferait bien une petite belotte?" . Le temps s'étirait délicieusement tandis qu'au dehors, les arbres s'agitaient en vain.

Je me souviens que, tout enfant, avec ma cousine Suzanne, il nous arrivait d'accepter, non sans une petite appréhension, l'invitation de Mile à la Bielle qui nous servait dans des tasses douteuses un café non moins douteux. Pour nous étonner, il mettait en route son tourniquet : un vieux mécanisme d'horloge qu'il avait bricolé pour en faire une sorte de petit manège. Il le posait sur une chaise devant sa porte lors du passage de la procession de la Fête-Dieu, exhibant ainsi son seul trésor, sa manière à lui de rendre hommage.

Comment ces pauvres hères se débrouillaient-ils pour survivre? Tant qu'ils avaient les bras solides, on les embauchait pour les travaux des champs, mais plus tard, quand la vieillesse les rendait inutiles, on leur faisait couper du bois, battre la faux, balayer la cour, réparer les paniers... L'hiver, ils allaient d'une ferme à l'autre. Les femmes leur payaient la goutte, les retenaient à dîner par la force des choses, puisqu'ils étaient là, le derrière cloué à la chaise. Pour se "retourner", ils apportaient, en guise de présent, des pommes, des noix sauvées des roues des charrettes, des bouts de fil de fer... "Tiens, je vous ai trouvé une bricole, ça peut toujours servir!". Alors, un vieux malin sortait de sa poche une poignée de clous usagés qu'il avait préalablement soigneusement redressés avec un marteau. 

 

Pendant la période de Noël et du Nouvel An, on faisait une cure de rissoles, de riames (1) ou de mulets (2). Tout ça vous occupait l'estomac pour un bon moment et vous obligeait à boire un peu plus que de coutume. " J'en bet enco yon, pu pas allo à vau! " (3) Le bon prétexte!

La mauvaise saison s'écoulait ainsi doucement, de portes en portes, avec sa provision de gâteries et de nouvelles.

 

Bernard Lacroix, Les cahiers du musée n°4

 

(1) Couronnes des Rois.

(2) Pruneaux et raisins secs enrobés de pâte à pain et ensuite bouillis.

(3) "J'en bois encore un, ça ne peut pas descendre!"

 

 

 

lundi, 15 décembre 2014

Crépuscule sur le port

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Photographie  JN Bart

 

 

 

Les petites lueurs obstinées s'épuisent

 

    Il ne reste des bruits que des échos épars,

    Les gestes se reposent.

    Les portes closes sont autant de lèvres muettes,

    Le silence de la nuit distille les mots du jour

    Que la lune vient boire.

 

 

Bernard Lacroix, Reflets oubliés

mercredi, 10 décembre 2014

Musique de Savoie et des Alpes

Rappel:

 

Jean-Marc Jacquier et les "musiques vertes".

La musique